Bilal El Alamy (PyratzLabs) : “Les grands groupes ont beaucoup d’avantages à apporter aux start-up et vice versa”

‍Quelles sont les bonnes pratiques à destination des corporates qui souhaitent innover dans le Web3 ?

Je pense que cela commence par faire un panorama de ce qui se fait et de comparer les modèles entre eux. L'écosystème entrepreneurial constitue autant d'expérimentations que de start-up ! Ensuite, je conseillerais de rester ouvert, au sens où certains sujets doivent être internalisés et d’autres externalisés (s’appuyer sur des produits de start-up). Cela dépend vraiment des enjeux stratégiques du corporate et de son équilibre vis-à-vis du budget alloué. 

‍Quels sont les meilleurs cas d’usage relevés jusqu’à présent ?

Les cas d’usages doivent se focaliser sur trois enjeux : la croissance du chiffre d’affaires, l’optimisation des coûts/process et le respect de la réglementation. Pour augmenter le chiffre d’affaires, on peut en capturer les marchés “gris” comme le secondaire de produits de luxe, ou faire de l’upsell et de l’engagement comme Cohort. Je pense aussi à des cas autour de la tokenisation d’actifs traditionnels et alternatifs, un sujet FinTech/InsurTech, avec des exemples comme Spiko, Intercellar, Bolero ou Equisafe. Enfin, côté réglementaire, les passeports numérique et l’identité décentralisée vont être de gros sujets dans toutes les industries (éducation, arts, luxe, secteur public, etc.). Je pense à des entreprises comme Verifiables. 

‍Voyez-vous plus de perspectives au B2B ou au B2C ?

Je pense que c’est l’avènement des sujets B2B, en raison de l’abstraction et de la normalisation de la blockchain qui devient une technologie mature. Les entreprises ont beaucoup d’avantages à apporter aux start-up et vice versa. 

‍Comment connecter de la meilleure manière les corporates avec le tissu entrepreneurial du Web3 ?

Il faudrait être en capacité de faire une veille stratégique sur le marché et de synthétiser les opportunités, les risques, les facteurs clés de succès. Mais cela passe aussi par une conduite du changement en interne des corporates, car il faut que plusieurs business units (l'innovation, les métiers, les financiers, etc.) s’investissent pour que cette connexion porte ses fruits. 

‍Comment PyratzLabs répond-il aux besoins des corporates ?

Nous avons créé une offre pour améliorer la veille stratégique des grands groupes et formaliser une méthodologie pour infuser aux équipes d’un corporate l’importance de ces sujets et comment maximiser l’après POC !

‍Quel est l’ensemble de la palette de services que vous proposez ?

Concrètement, nous proposons un abonnement annuel pour la veille stratégique, la possibilité d’opérer en marque blanche l’accélérateur du corporate, qui consiste à sourcer et maximiser l’intégration de solutions innovantes dans un groupe. Nous avons également une offre de corporate startup studio où nous créons des start-up pour des grands groupes sous forme de joint-venture. C’est un modèle que nous préférons à l’intrapreneuriat, car il fournit un meilleur alignement d’intérêts avec les fondateurs et émancipe le corporate des risques réputationnels.

‍Vous avez également fondé la Blockchain Business School. En quoi cette structure de formation est-elle pertinente pour les corporates ?

En tant qu’organisme de formation, nous permettons aux grands groupes d’utiliser leur “opco” pour certifier des collaborateurs sur des sujets blockchain généralistes, financiers et technologiques. Nous avons récemment annoncé travailler avec Delubac, par exemple.

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