La semaine dernière, j'étais au cœur des montagnes suisses, à Davos, pour le 54e Forum économique mondial (FEM). Le "thème" de cette dernière édition (15-19 janvier) était la "reconstruction de la confiance", un sujet qui me tient particulièrement à cœur.
En tant que jeune entrepreneur, je vous avoue que j'étais assez impressionné d'aller là-bas. Davos est l'un des endroits où les idées disruptives, testées à l'échelle de certains groupes et entreprises, deviennent finalement grand public. C'est là que les acteurs les plus en vue dans le monde parlent ouvertement de choses sur lesquelles ils ont travaillé discrètement et où d'autres grands acteurs décident de leur emboîter le pas. Ce n'est pas un hasard si la création du Forum économique mondial en 1971 coïncide avec l'invention du courrier électronique.
Pour quelqu'un comme moi, dont la mission est l'adoption du Web3, être à Davos était donc finalement logique. Voici certaines choses qui m'ont surpris en parlant à des responsables économiques et politiques sur place : Il s'avère que la révolution Web3 a déjà eu lieu. Mais cette "victoire" n'est pas celle que certains pensent.Ce n'est pas le Web3 de la décentralisation et de la désintermédiation qui a gagné. Ce que j'ai entendu à Davos de la part d'acteurs comme CITI, Visa, Meta et d'autres, c'est que la blockchain n'est autre qu'une technologie que l'industrie bancaire, entre autres, utilise et utilisera de plus en plus pour servir ses clients.
De quand date précisément cette bascule ? J.P. Morgan a lancé le Réseau d'information interbancaire en septembre 2018 et le JPM Coin en février 2019, avant même la pandémie de COVID-19.
De même, HSBC a réalisé sa première transaction en blockchain en 2018 avec ING et Cargill, l'une des plus grandes entreprises privées aux États-Unis. Comme je l'ai dit, Davos n'est pas nécessairement l'endroit où l'innovation se produit, mais c'est là qu'elle est annoncée et où certaines orientations sont fixées. Ce qui m'a choqué par rapport aux années précédentes, ce n'est pas que les banques utilisent la blockchain pour suivre et compenser les transactions ou offrent des cryptos à leurs clients - je le savais, et j'ai été responsable de certaines de ces transformations.
Ce qui m'a surpris, c'est le côté presque évident de la chose. Beaucoup dans le monde des affaires, et notamment la finance, considèrent que c'est la façon standard de faire. Un représentant de Citi Bank m'a dit : "La crypto est comme un nouveau moyen de transporter l'argent. Nous l'utiliserons tous comme nous utilisons un vélo, un train ou un avion pour aller d'un point A à un point B." Un représentant de Standard Chartered m'a dit que les seules choses qui comptaient étaient "le coût, la transparence, les transactions transfrontalières et la vitesse".
La vérité est que le système bancaire mondial ne peut pas se permettre de fonctionner sans blockchain et cryptomonnaies. Il devient trop cher de ne pas le faire. J'ai récemment demandé au PDG d'une grande banque suisse où il pensait que l'adoption massive des technologies de registre distribué commencerait, et il m'a dit : "Dans les back offices des banques américaines".
Les blockchains sont sécurisées, immuables, auditables, disponibles 24/7, et, avec les avancées de l'IA, peuvent automatiser une grande partie de l'effort de haut niveau qui accompagne le mouvement des actifs.
De mon point de vue technique, nous parlons de révolution en matière de confidentialité, de cash numérique traçable sur liste blanche, de KYC instantanés et de réductions de coûts supérieures à 80%. Plus important encore, nous parlons des attentes changeantes des consommateurs pour qui trois à cinq jours de délai ou l'absence de visibilité de leurs actifs est tout simplement inacceptable.
Certains banquiers sont mal à l'aise avec cela, tandis que d'autres sont enthousiastes sur ce terrain. Quoi qu'il en soit, les choses ont commencé à bouger. Les acteurs institutionnels de Web3 comme Circle ou Grayscale ne sont plus seuls.
Quant à l'IA, qui est l'éléphant dans la pièce, elle-même a commencé à se normaliser. Comment impacte-t-elle l'adoption de la blockchain ? Selon un cadre de PWC, "la hype autour de l'IA va créer un effet positif pour toutes les technologies innovantes." Je pense effectivement que les technologies blockchain, augmentées par l'IA et des utilisations intelligentes de l'informatique quantique, rendront bientôt possibles des choses qui n'auraient pas pu être faites auparavant.