Vous préparez la troisième édition de NFT Paris , qui aura lieu en février prochain. Où en êtes-vous dans l’organisation?
Nous avançons bien. Organiser un événement pour plus de 10.000 personnes prend du temps. Il faut prévoir beaucoup de choses, que ce soit sur le programme ou le lieu.
Où aura lieu cette nouvelle édition ?
Comme l’année dernière, nous serons au Grand Palais Ephémère. Nous sommes très contents de revenir dans cet endroit. C’est un lieu iconique, qui colle parfaitement à notre identité.
En parlant de programme, que préparez-vous exactement ?
Pour nous, la priorité cette année est de mettre le paquet sur les expériences, que ce soit sur l’art ou la mode. Il se passe plein de choses très intéressantes à ce niveau-là.
Art Blocks a lancé un projet pour rendre l’art génératif (le fait d’utiliser des algorithmes informatiques pour générer une oeuvre) beaucoup plus accessible. Les gens peuvent venir minter (créer, ndlr) un NFT pour 0,01 ether et c’est sur la blockchain Arbitrum sur laquelle les frais de transaction sont très bas.
Le but de ce genre de projet est de permettre à tout le monde de découvrir cet univers. Chaque personne qui achète un NFT peut venir peindre l'œuvre physique dans un atelier. Nous avons envie de ramener ce genre d’expérimentation sur place. J’espère aussi pouvoir organiser un Virtual Fashion Show avec des hologrammes.
Organiser des événements de cette envergure coûte cher. Est-ce que les sponsors sont encore là ?
Oui, même si ce n’est pas facile. Je dirais que l’avantage pour nous, c’est que nous avons toujours travaillé dans un contexte économique compliqué, donc nous savons gérer des événements de cette ampleur dans ce genre de période.
Il vaut mieux être au creux de la vague, là où les gens savent que cela va repartir. Tout le monde sait que nous ne pouvons pas partir de plus bas. Et il faut avoir en tête que s’il y a peut-être moins d’argent, il y a aussi moins d’événements au global.
L'année dernière, il y avait eu des problèmes dans l'organisation, notamment avec des files d'attente particulièrement longues. Comment être sûr que cela ne se reproduira pas cette année ?
Ces problèmes, que nous regrettons, sont liés au fait que c'était notre première fois au Grand Palais Ephémère. Nous pensions que les gens passeraient en moyenne 2 heures dans l'évènement, or ils sont restés en majorité toute la journée, ce qui est en même temps bon signe ! Pour éviter que cela se reproduise, nous allons avoir une scène principale plus grande, des endroits pour se restaurer également plus grands.
Nous envisageons aussi un système avec des créneaux horaires. Nous en pouvons pas garantir que tout sera parfait, mais nous travaillons pour faire en sorte que tout se passe pour le mieux.
Quel est votre but en organisant un tel événement ?
Se faire du bien et montrer toute la maturité de l’écosystème. Il faut mettre en avant ceux qui font avancer le Web3, c’est vraiment notre objectif. Certains ne veulent pas le voir, mais le monde des NFTs est passé pour un univers de clowns à cause de projets bidon, et ça nous a collectivement pénalisés.
Le secteur a bénéficié de beaucoup de visibilité avec des rockstars comme Justin Bieber, alors que la tech n’était pas du tout mâture. Là, nous sommes dans la phase de capitulation, avec des articles comme celui que nous avons vu sur les 95% de NFTs qui ne valent rien.
Avez-vous l’impression que les choses se sont vraiment améliorées depuis ?
Tout n’est pas parfait, mais il y a clairement plus de maturité. La technologie est beaucoup plus solide. L’objectif est de montrer que l’écosystème construit, qu’il se passe des choses. Il y a de plus en plus de corporates qui travaillent sur des projets de NFTs et Web3. L’année dernière, le Musée d’Orsay était là pour découvrir les NFTs, et là ils viennent d’en lancer. Les choses avancent.
L’année dernière, vous aviez eu beaucoup de monde. Quel est l’objectif cette année ? Faire au moins aussi bien, même si le contexte n’est pas facile.
Nous verrons. Il faut être lucide sur le fait qu’aujourd’hui la crypto et le web3 ne parlent pas à tout le monde. Nous savons où nous voulons aller, mais le chemin est encore long.
NFT Paris vient d’annoncer le lancement de sa propre collection de NFTs. Pourquoi un tel projet ?
Nous travaillons sur cette collection depuis près d’un an. Le projet a beaucoup évolué, mais notre but a toujours été d’offrir une expérience plus “gamifiée” et qui se déroulerait sur l’année. Ce n’est pas parce que NFT Paris ne dure que 2 jours qu’il faut que l’expérience s’arrête là. NFT Paris est plus qu’un événement avec des stands, c’est une communauté.
Est-ce que le fait d’avoir créé un événement qui réunit des collections de NFTs ne vous a pas donné envie de lancer la vôtre ?
C’est effectivement un point important, et en plus nous avons eu l’avantage de voir tout ce qui fonctionne et ne fonctionne pas. C’est aussi pour cette raison que nous avons fait le choix d’un NFT gratuit avec un “freemint”. Le but est d’avoir un un token non financier. Notre objectif est vraiment de garder l’esprit du Web3, tout en nous éloignant des mauvaises pratiques et d’une approche spéculative.
Justement, à quoi cette collection va-t-elle ressembler ?
Ces NFTs sont une carte d’identité de l’univers NFT Paris . Il y en aura en quantité illimitée. La seule chose qui est limitée, c’est qu’il n’y aura qu’un seul nom de domaine par personne. Il n’y aura qu’un seul Alexandre Tsydenkov, qu’un seul The Big Whale. Une fois qu’un nom est pris, il n’est plus disponible. Mais en même temps vu le nombre de combinaisons de lettres et de chiffres possibles, le nombre de NFTs est quasiment infini.
Quelle blockchain avez-vous décidé de prendre ?
Nous avons choisi de lancer notre collection sur la blockchain Polygon , surtout parce que les frais sont très faibles.
Comment les gens vont-ils pouvoir accéder à cette collection ?
Il y a plusieurs choses, mais c’est assez simple : d’abord vous allez vous enregistrer sur notre site. Puis vous allez connecter votre wallet. Nous allons analyser votre wallet pour voir quel type de collectionneur vous êtes. En fonction des NFTs que vous possédez, plus ou moins rares, et liés à des partenaires de l’événement, vous allez recevoir des badges. C’est à ce moment-là que vous allez pouvoir minter votre NFT. Le mint est disponible à partir du 13 octobre. Les premiers NFTs seront envoyés à partir du 18 octobre.
A quoi servent les “badges” ?
Ce sont eux qui déterminent votre niveau de collectionneur et donc le nombre de tokens "$NFTPARIS" que vous allez recevoir et qui vous permettront de faire des achats sur notre marketplace. Ils vont pouvoir être dépensés sur une marketplace. Il y aura des prix, des discounts sur les places, il est aussi possible d’upgrader sa place en mode VIP ou alors d’acheter des oeuvres d’artistes partenaires.
Si par exemple vous avez le NFT d’un média partenaire de NFT Paris, vous allez être considéré comme un “Media Disruptor”, et donc vous allez récupérer X tokens. Plus vous avez de NFTs différents, et plus vous allez récupérer des tokens.
Comment avez-vous fait ces calculs ?
C’est une approche très partiale. Notre objectif est de mettre en valeur nos partenaires et les collections que nous estimons incontournables. Nous avons sélectionné une dizaine de collections par catégorie.
Quelles sont les catégories ?
Fashion, photo, média…
Que va-t-il se passer après le mint du premier NFT ?
Notre idée est d’offrir une expérience sur le long terme, donc nous avons mis en place des “Quests”, c’est-à-dire des missions, pour récompenser les membres les plus actifs et pour valoriser nos partenaires.
Sur quelle marketplace les tokens seront-ils utilisables ?
Uniquement sur la market place NFT Paris. Il y aura beaucoup de choses disponibles : des airpods, des nuits d’hotels, des places pour des side d’events.
Combien coûte un tel projet ? Comment mettre en place un tel projet ?
Le plus dur est de caler la vision précise de ce que nous voulions faire, Finalement nous sommes partis sur un programme de fidélité. Nous avons mis du temps à trouver la bonne formule, mais là l’idée est de recevoir des tokens à une certaine fréquence, de les dépenser sur une Marketplace. C’est une vision simple et on pense que ce sera efficace.
Quel est le budget d’un tel projet ?
C’est difficile à dire, mais nous avons été très soutenus par des partenaires qui ont intérêt à être mis en avant lors de NFT Paris.
Comment allez-vous analyser les wallets ?
Nous allons utiliser NFT Studio. C’est l’un de nos partenaires. Il y aura un système de leaderboard avec tous les tokens par wallet. Ceux qui en ont le plus seront en haut du leaderboard. Il est également possible de gagner des points en invitant des gens à participer. Cela vous fait gagner des tokens.
Ce système est clairement tourné vers l’écosystème crypto. N’est-ce pas risqué ?
Nous avions effectivement tout un système Web2 avec du paiement par carte bancaire, mais nous avons décidé de le retirer. Pour l’instant, tous les gens qui ont pris des billets pour NFT Paris ont laissé des adresses Ethereum. Nous sommes sur un taux de 99%, donc je pense que notre audience cible ce sont les gens du Web3.
Notre objectif est que tous les gens présents à NFT Paris aient un portefeuille numérique. Il faut avoir un wallet. Certains ne seront pas forcément d’accord avec cela, mais pour nous c’est une question de cohérence.