Si l’été a été plutôt calme pour la plupart des entreprises, d’autres comme PayPal n’ont pas chômé. En l’espace de quelques jours, le géant américain a annoncé plusieurs projets dans l’univers du Web3, alors même que les marchés cryptos ne semblent pas au mieux. Pourquoi une telle stratégie ? On fait le point 🧐.
👉 Le stablecoin de PayPal
La première annonce de PayPal concerne son stablecoin, le “PYUSD”. Un stablecoin (lire notre rapport sur le sujet) est une cryptomonnaie dont la valeur est indexée sur un actif réel considéré comme stable, en l'occurrence le dollar américain 🇺🇸.
La parité du PYUSD, qui est disponible depuis hier sur plusieurs plateformes aux États-Unis, est assurée par la détention de réserve de dollars et de bons du Trésor américain (dettes américaines). Plus la demande en PYUSD va augmenter, plus PayPal va augmenter sa réserve, et vice-versa.
Pour PayPal, le lancement de son propre stablecoin - disponible sur la blockchain Ethereum - est tout sauf anodin. À l’heure où la bataille dans les paiements fait rage, notamment en ligne avec toutes les applications de paiement, le PYUSD va lui permettre de devenir encore plus incontournable.
Le PYUSD permettra d’effectuer des virements entre wallets, de faire des paiements sur des sites en ligne ou dans des boutiques physiques, le tout sans passer par des infrastructures de paiement traditionnelles.
👉 Le “Crypto Hub”
Parallèlement à son stablecoin, PayPal a aussi annoncé le lancement de son “Crypto Hub”, qui n’est autre qu’une plateforme d’achat et de vente de cryptomonnaies.
Le Crypto Hub sera progressivement accessible pour les utilisateurs qui ont un compte PayPal, d’abord aux États-Unis, puis ensuite sur le reste de la planète. Les frais vont varier selon les montants : plus les volumes sont faibles, plus la commission est importante.
Les frais sont de 0,49 centime pour un achat ou une vente de moins de 5 dollars. Ils ne sont plus “que” de 1,5% au-dessus de 1000 dollars (soit 15 dollars pour un achat de 1000 dollars). Ces tarifs restent dans la moyenne basse des autres grandes plateformes cryptos s'adressant au grand public.
Pour lancer ce service, le géant américain s’est associé à l’un des spécialistes de l’achat et la vente de crypto : Paxos. C’est la société américaine qui va aider PayPal à effectuer les transactions.
Point important toutefois à noter, les utilisateurs de PayPal, qui devront fournir leurs informations personnelles, ne détiendront pas directement leurs cryptomonnaies. C’est le géant américain qui le fera pour leur compte (avec son propre wallet), un peu comme une banque actuellement. Ainsi, les clients n’auront pas à se soucier de la conservation des cryptos.
👉 Partenariat avec Ledger
Dernière annonce, et pas des moindres, pour le groupe américain : un partenariat avec Ledger, qui est un acteur français et le leader mondial des solutions de conservation de cryptos (avec ses petits appareils Nano). Ledger a déjà vendu plus de 6 millions de Nano dans le monde ! (lire l'interview de son patron Pascal Gauthier).
Le but du partenariat entre Ledger et PayPal est d’intégrer PayPal à Ledger Live, le logiciel présent dans les portefeuilles numériques de Ledger. Tous les utilisateurs de Nano pourront acheter des cryptos avec leur compte PayPal depuis l’interface de Ledger Live.
Seules quatre cryptomonnaies seront, dans un premier temps, disponibles via ce service : le bitcoin, l'ether, le litecoin et le Bitcoin Cash. Ce service sera, lui aussi, réservé aux Américains pour commencer.