Et un de plus ! Le secteur des layers 2 (L2), des couches secondaires placées au-dessus d’Ethereum pour améliorer sa capacité de développement, comptera à partir du 18 juillet un nouvel acteur. Son nom ? Linea.
Cette solution est développée par ConsenSys, la start-up américaine dirigée par Joe Lubin, l’un des co-créateurs d’Ethereum. La société a annoncé ce mardi que son réseau était prêt pour un lancement public.
Ce L2 fait partie de la famille des zkEVM, c’est-à-dire que toutes les applications développées dessus utilisent la même machine virtuelle que celle d’Ethereum (Ethereum Virtual Machine). C’est un avantage considérable pour les développeurs Web3.
Les zkEVM, qui s’appuient sur la technologie ZK Rollup, se distinguent des Optimistic Rollups (Arbitrum, Optimism, etc.) par la rapidité de l’inscription des transactions dans la blockchain principale Ethereum.
Linea rejoint ainsi la catégorie d’autres poids lourds comme zkSync Era, Polygon zkEVM (et à un degré moindre StarkNet, qui a présenté sa nouvelle version la semaine dernière dans The Big Whale , mais qui n’utilise pas EVM). Reste maintenant à différencier les projets les uns des autres…
Quelles différences avec les autres L2 ?
Linea n’est en réalité pas très différent des autres L2. Un choix assumé par l’équipe du projet qui mise sur l’écosystème et la possibilité de passer d’un L2 à un autre. “Si nous avions choisi un autre standard que l’EVM, le risque aurait été de nous enfermer dans notre propre solution”, indique Nicolas Liochon, en charge de Linea et chef de la recherche et du développement chez ConsenSys.
“Pour que ce que nous construisons apporte de la valeur à l’écosystème, il faut que les développeurs soient capables de changer de L2 sans trop de frictions”, ajoute-t-il. Selon Nicolas Liochon, l’objectif est qu’à partir d’une base relativement commune, chacun des L2 recherche sa propre manière de devenir le plus efficace. “Je pense que nous serons probablement 30% plus rapides que les autres layers 2”, souffle Nicolas Liochon.
Pas de token Linea prévu pour le moment
ConsenSys mise principalement sur son ancrage historique au coeur d’Ethereum - la start-up a été créée 2014, soit un an avant le lancement d’Ethereum - et le développement de son propre client “Besu” (le logiciel qui envoie des demandes à un serveur) dont les performances sont annoncées comme très élevées.
“Besu est un logiciel open source, donc si tout le monde estime que c’est le meilleur, ils pourront l’utiliser”, rajoute Nicolas Liochon. “Mais le fait que nous l’ayons développé nous-mêmes nous offre une avance non négligeable”, déclare-t-il.
À ce jour, Besu est conçu pour traiter 30 millions de gas (les frais de transactions) par bloc (toutes les 12 secondes). “Nous pourrions aller plus loin, mais nous risquerions de faire exploser le Layer 1. Nous attendons la prochaine mise à jour d’Ethereum, l’EIP 4844, avant d’envisager une telle hypothèse”, assure-t-il.
Pour l’instant, ConsenSys ne semble pas disposé à émettre un token de gouvernance alors que de nombreux L2 y en ont déjà un. Ses concepteurs estiment que cela n’aurait pas beaucoup d’intérêt d’avoir un token sur une solution centralisée : pour le moment il n’y a qu’un seul opérateur et celui-ci est géré par ConsenSys.
“Lorsque nous serons décentralisés avec plusieurs séquenceurs, et que le smart contrat sera beaucoup moins facile à mettre à jour, alors nous pourrons éventuellement y penser”, souffle Nicolas Liochon.