Lancé en 2020, le market maker crypto français vient de lever 52 millions de dollars dans le cadre d'une extension de sa série B de 2024 (déjà 50 millions de dollars). BlackRock, qui veut accélérer dans la crypto, apporte 10 millions de dollars sous la forme d'un prêt.
Les débuts d'année se suivent et se ressemblent pour Flowdesk . Après avoir levé 50 millions de dollars début 2024 , le market maker français vient de récidiver en février avec 52 millions de dollars supplémentaires, portant ainsi sa série B à un total de 102 millions de dollars.
Cette opération a été menée par l'allemand HV Capital, avec le soutien d'investisseurs historiques comme Eurazeo et Cathay Ledger, ainsi que le géant de la finance mondiale… BlackRock.
Un prêt de 10 millions de dollars
Plutôt qu'un investissement direct, la société de Larry Fink a choisi d'accorder un prêt de 10 millions de dollars à la start-up française. Selon nos informations, le géant de la gestion d'actifs (10 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion) s'est également assuré un droit de priorité sur les futures levées de fonds — notamment en cas de sortie d'investisseurs ou lors d'une série C.
“Cette opération vient valider notre stratégie et l'arrivée de BlackRock va nous permettre de changer de dimension”, explique Guilhem Chaumont, cofondateur et CEO de Flowdesk.
Créée en 2020, Flowdesk a développé trois activités complémentaires — le market making, les activités de trading et celles de dérivés — dont l'objectif commun est de fluidifier les échanges sur les marchés cryptos. "Nous avons commencé par le market making et progressivement nous avons rajouté des activités qui nous permettent d’être très bien positionnés sur les services financiers aux acteurs de marché", se félicite Guilhem Chaumont.
Porté par la dynamique des marchés, Flowdesk a vu ses revenus bondir de 700 % en 2024. Selon nos informations, la société, qui compte 150 personnes, serait rentable.
La bataille cruciale de la liquidité
Avec cette levée de fonds, la société qui dispose de bureaux à Paris, Singapour, New York et Londres, entend poursuivre sa croissance dans un écosystème de plus en plus concurrentiel, notamment face à des acteurs comme Wintermute et GSR.
"Dans cette industrie, la clé est la liquidité. Nous devons renforcer notre capacité à acheter des actifs pour opérer au mieux et pour cela, il faut du capital, d'où cette levée de fonds avec un acteur comme BlackRock", explique Guilhem Chaumont, qui précise que Flowdesk aura besoin de lever encore de l'argent pour augmenter ses capacités financières.
Actuellement, la société française, qui prévoit de recruter 100 personnes sur les 18 prochains mois, aurait un bilan de plusieurs centaines de millions de dollars. À titre de comparaison, les leaders du marché dans le market making crypto, Wintermute et GSR, disposeraient de plusieurs milliards. "Plus vous avez d'argent pour acheter et vendre des cryptos, plus vous êtes capables de répondre à la demande de vos clients comme les Exchanges et les fonds", souligne un bon connaisseur du secteur.
Cette annonce intervient quelques jours seulement après les révélations sur les ambitions de Citadel Securities dans le market making crypto. Selon Bloomberg, le plus important trader américain souhaite devenir un partenaire privilégié pour les entreprises qui ont besoin de cryptos. C'est le cas des plateformes comme Coinbase, Binance, Cryptocom ainsi que d'acteurs plus traditionnels.
"L'arrivée d'acteurs comme Citadel va faire grandir le gâteau. D'autres entreprises de Wall Street vont s'intéresser au sujet", explique le gestionnaire d'un fonds crypto. Et Flowdesk compte bien s'offrir une belle part.