Si on devait résumer, c’est quoi le problème avec la fondation Ethereum actuellement ?
Il y a un mécontentement dans l’écosystème, et il faut bien comprendre d’où il vient. Le marché crypto est globalement haussier ces derniers mois, mais l’ETH sous-performe par rapport aux autres actifs. Ça pousse naturellement la communauté à chercher un responsable, et la fondation Ethereum est un coupable tout désigné. Elle porte le nom Ethereum, elle détient le trademark, elle est très visible… Alors, beaucoup se demandent : “Si l’ETH ne monte pas, est-ce que c’est la faute de la fondation ?” Et cette critique se prolonge sur la question du leadership, en externe comme en interne. Est-ce que la Fondation joue bien son rôle ? Est-ce qu’elle prend les bonnes décisions ? Et surtout, est-ce qu’elle communique bien sur ce qu’elle fait ?
Le problème, c’est que la fondation a offert du grain à moudre aux critiques en publiant son rapport annuel. Normalement, ce genre de publication est censé clarifier les choses, mais là, ça a eu l’effet inverse. Beaucoup ont eu l’impression que le rapport ne contenait presque rien d’utile, à part une information : la fondation vend beaucoup d’Ethers. Et à partir de là, ça a déclenché un effet boule de neige sur X (ex-Twitter, ndlr) et ailleurs. Les critiques ont commencé à pleuvoir : “La fondation vend tout, la fondation ne fait rien, la fondation ne sert à rien.” Je pense qu’il faut séparer la forme et le fond. Sur la forme, oui, la Fondation a mal communiqué. Mais sur le fond, il y a des critiques à prendre en compte, et d’autres qui sont plus discutables. Ce qui est certain, c’est que la communauté Ethereum est très vocale, surtout quand elle estime que quelque chose ne fonctionne pas. On n’hésite jamais à débattre ouvertement et parfois violemment.
Quelles critiques sont justifiées ?
Il faut remettre les choses en perspective. La Fondation Ethereum représente un écosystème dont la capitalisation boursière dépasse 300 milliards de dollars. Est-ce qu’il est absurde qu’une organisation de cette taille dépense 100 millions de dollars par an ? Non, ce n’est pas aberrant du tout. Une fondation qui soutient une industrie aussi gigantesque a besoin de ressources. Prenons un exemple concret : les chercheurs. Si on veut attirer les meilleurs chercheurs en cryptographie, en informatique ou en finance décentralisée, on doit leur offrir des salaires compétitifs. Un chercheur peut facilement être payé 300 000 dollars par an, surtout s’il travaille sur des sujets complexes. Quand on prend en compte les charges, les impôts et tous les frais associés, on arrive rapidement à une enveloppe de plusieurs dizaines de millions. Donc non, ce n’est pas un budget irrationnel. Là où la critique est plus pertinente, c’est sur la transparence. On sait que la fondation dépense 100 millions de dollars, mais on ne sait pas exactement comment. Dans son rapport, il y a des lignes budgétaires qui ne sont pas assez détaillées, des intitulés qui se ressemblent et on ne sait pas vraiment où va l’argent. Est-ce qu’il y a des doublons ? Est-ce que certaines équipes reçoivent des financements sans réelle justification ? On ne sait pas. Et c’est là que le doute s’installe.
La fondation a fait un premier pas vers plus de transparence en publiant ses dépenses, mais elle ne va pas assez loin. Ce qu’il manque, c’est une explication plus granulaire : combien de personnes sont employées, quels sont les grands projets financés, quels sont les objectifs concrets de ces dépenses. Aujourd’hui, on sait juste qu’ils vendent des ethers, et forcément, ça alimente la paranoïa. Et puis il y a la question des ventes d’ETH. À chaque fois que la fondation vend, c’est perçu comme un signal baissier par le marché. Sur Twitter, il y a une blague qui circule : “Le top signal, c’est quand la Fondation vend.” Ça ne devrait pas être le cas. La solution serait toute simple : annoncer un programme de vente clair et structuré. Dire dès le début de l’année : “On va vendre X millions d’ETH à telle fréquence.” Ça éviterait ces réactions excessives et donnerait une meilleure visibilité au marché.
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Il y a aussi des critiques sur le leadership. Sa directrice exécutive Aya Miyaguchi est en poste depuis 2018, ça fait sept ans. Est-ce qu’un renouvellement ne serait pas une bonne chose ?
C’est une durée assez longue pour ce type d’organisation. Maintenant, est-ce qu’elle a échoué ? Si on regarde les faits, difficile de dire ça. Entre 2018 et aujourd’hui, l’ETH a fait x100 en valeur. Donc d’un point de vue strictement financier, on ne peut pas dire que la Fondation ait échoué. Techniquement aussi, Ethereum a accompli des choses majeures sous sa direction : on est passés au Proof of Stake, on a fait le Merge , on a avancé sur les solutions de scalabilité. Donc son bilan est loin d’être catastrophique. Mais la question du renouvellement est légitime. Sept ans à un poste de direction, ça peut mener à une certaine lassitude. Il serait peut-être pertinent de mettre en place des mandats limités pour éviter l’usure et favoriser un renouvellement naturel. Un autre problème, c’est le narratif. Ethereum est passé de “The World Computer” à “Infinite Garden”, et honnêtement, ce n’est pas un message facile à vendre. C’est trop abstrait, trop conceptuel. Les investisseurs institutionnels, les développeurs, même le grand public ont du mal à comprendre ce que ça signifie concrètement. On a besoin d’un message plus percutant et plus accessible.
Votre nom circule pour prendre la tête de la fondation. Est-ce que c’est un poste qui pourrait vous intéresser ?
Je n’ai reçu aucun appel, et je ne suis pas en campagne. J’ai partagé mes idées parce que je voyais que le débat devenait trop virulent et que certaines critiques manquaient de clarté. Mais je ne suis pas en train de taper à la porte de la fondation en disant “Prenez-moi”. Après, évidemment, si on me contactait pour échanger, je serais ravi d’en discuter. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Et puis j’ai une entreprise, une famille, je suis en train de déménager à New York… Ce genre de poste, c’est un engagement énorme. Il faut bien peser le pour et le contre.
Mais si Vitalik Buterin, dont la position est déterminante, vous appelait demain ?
Bien sûr que je prendrais l’appel. Mais il faut réfléchir à l’upside. C’est un poste très exposé, où tu prends beaucoup de critiques et où tu es sous le feu des projecteurs en permanence. Ce n’est pas une évidence de se dire “Oui, je veux absolument ce job”. Aujourd’hui, en toute honnêteté, Cometh est un pari plus intéressant pour moi. Mais si la Fondation Ethereum venait me voir en disant “On aimerait que tu nous aides à structurer des choses”, je serais heureux d’apporter ma pierre à l’édifice.
Quels sont vos rapports avec lui ?
Je pense que mes rapports avec Vitalik sont bons, mais il faut bien comprendre la dynamique autour de lui. Ce n’est pas quelqu’un avec qui j’échange tous les jours, je ne fais pas partie de son cercle intime, mais on se connaît depuis environ 10 ans maintenant. Je l’ai rencontré en personne à Shanghai en 2016, il est déjà venu manger chez moi, on a eu des échanges sur Ethereum, sur la fondation, sur l’écosystème en général. Mais je ne suis pas non plus dans le groupe des proches qui parlent avec lui en permanence ou qui sont dans la boucle de ses décisions stratégiques. Si je lui envoie un message, il me répond en général sous quatre semaines, ce qui, vu son emploi du temps, est déjà un bon signe (rires).
Il a une influence énorme sur Ethereum, mais ce n’est pas une influence opérationnelle classique comme celle d’un PDG. Il ne dirige pas la Fondation au quotidien, mais il en est l’architecte principal. Il a trois des cinq votes du conseil d’administration de la Fondation Ethereum, donc en réalité, c’est lui qui prend toutes les décisions stratégiques majeures. C’est lui qui choisit le directeur exécutif, c’est lui qui donne les grandes orientations. Il ne s’occupe pas du management au jour le jour, mais si une grande décision doit être prise, elle passe forcément par lui.
Son rôle a aussi évolué avec le temps. Il y a quelques années, il était plus actif dans les débats techniques, il intervenait plus fréquemment sur les questions de développement. Aujourd’hui, il se positionne davantage en figure visionnaire et en garant des principes fondamentaux d’Ethereum. Il reste l’un des plus gros atouts de l’écosystème, car son influence est mondiale. Quand Vitalik soutient une idée, elle a du poids, que ce soit auprès des développeurs, des institutions ou même des régulateurs. Il a cette capacité unique d’articuler une vision qui inspire et qui attire les meilleurs talents vers Ethereum.
C’est aussi une personnalité très particulière, presque insaisissable. Il n’a pas les codes classiques du leadership, il n’a pas une approche politique ou autoritaire, mais il est toujours là en arrière-plan pour s’assurer que la direction prise correspond bien à sa vision originelle d’Ethereum. Et pour revenir à ma relation avec lui, je pense qu’il a toujours eu un regard positif sur ce que l’on fait en France. Ethereum France a toujours été un écosystème actif et engagé, et il a souvent montré son soutien aux initiatives qui y sont développées. Mais est-ce que je l’appelle tous les matins pour discuter de la fondation ? Non, clairement pas.
Ce qui est intéressant dans la période actuelle, c’est que Vitalik a lui-même reconnu qu’il y avait des discussions en cours sur des changements au sein de la fondation. Il n’a pas donné de calendrier précis, mais il a laissé entendre que des évolutions allaient arriver. On ne sait pas encore exactement sous quelle forme, mais ce qui est sûr, c’est que si quelque chose doit bouger, ça viendra forcément de lui.
Que faudrait-il faire lors des 100 premiers jours si vous étiez à la tête de la Fondation ?
Si demain, par hypothèse, j’étais à la tête de la Fondation Ethereum, il y aurait plusieurs chantiers à lancer immédiatement pour restaurer la confiance et améliorer son fonctionnement. Les premiers 100 jours devraient être structurés autour de six axes prioritaires : le narratif, la transparence financière, la gestion des ventes d’ETH, l’engagement avec les institutions, le soutien à l’écosystème et l’amélioration du modèle de gouvernance interne.
D’abord, il faudrait clarifier et renforcer le narratif d’Ethereum. Le passage du “World Computer” à “Infinite Garden” a créé une forme de confusion dans l’écosystème, notamment du côté des investisseurs et des entreprises qui cherchent à comprendre ce qu’est Ethereum aujourd’hui. Ce message doit être simplifié et structuré de façon à être plus accessible. Ethereum, c’est avant tout une infrastructure mondiale décentralisée qui permet d’exécuter des applications et d’organiser la confiance à grande échelle. Il faut marteler ce message de manière claire et percutante. Aujourd’hui, même à Wall Street, on a du mal à expliquer simplement ce qu’est Ethereum, et c’est un problème. Ce n’est pas en engageant une agence de communication que ça se résoudra, mais en retravaillant notre propre discours de façon à ce qu’il résonne à la fois auprès des développeurs, des investisseurs et des utilisateurs finaux.
Ensuite, la transparence financière doit être renforcée. Publier un rapport annuel, c’est bien, mais encore faut-il qu’il soit détaillé et compréhensible. Aujourd’hui, on ne sait pas exactement où vont les 100 millions de dollars de dépenses de la Fondation. Qui sont les bénéficiaires des financements ? Combien de personnes travaillent réellement pour la Fondation ? Quels sont les projets stratégiques ? L’objectif serait de produire un rapport plus granulaire, qui explicite clairement chaque poste budgétaire, sans jargon inutile. Il ne s’agit pas de se mettre à nu, mais de montrer que les ressources sont utilisées de manière efficace et alignée avec les objectifs d’Ethereum.
La gestion des ventes d’ETH est aussi un sujet crucial. Aujourd’hui, la Fondation vend ses ethers sans annonce préalable, ce qui crée de l’incertitude et alimente les critiques. Une solution simple serait d’annoncer à l’avance un programme de vente annuel, avec des montants et des fréquences définis. De cette façon, le marché est préparé, et on évite le phénomène du “top signal” à chaque vente. On pourrait même aller plus loin en explorant des stratégies plus sophistiquées, comme le recours à des protocoles de trading décentralisés comme CowSwap pour optimiser les transactions et réduire leur impact sur le marché.
Autre axe fondamental : l’engagement avec les institutions. Ethereum est une infrastructure mondiale, mais aujourd’hui, la Fondation est trop peu présente dans les discussions avec les gouvernements, les banques centrales et les grands groupes. Pendant que d’autres blockchains, comme Solana ou Avalanche, développent des partenariats stratégiques et multiplient les initiatives institutionnelles, Ethereum donne l’impression d’être en retrait. Il ne s’agit pas de “se vendre”, mais d’expliquer aux décideurs pourquoi Ethereum est un standard ouvert qui peut bénéficier à tous. Il faut développer un dialogue plus structuré avec ces acteurs, en appuyant notamment sur les initiatives comme Ethereum Enterprise Alliance et d’autres groupes de lobbying naissants.
Le soutien à l’écosystème doit aussi être renforcé. Historiquement, Ethereum a toujours été porté par une communauté extrêmement dynamique. Mais avec la transition vers le Proof of Stake, on a perdu un élément clé de l’adoption : les mineurs individuels, ces passionnés qui contribuaient à la sécurité du réseau et qui, en retour, obtenaient des récompenses. Aujourd’hui, le staking a pris le relais, mais il est largement dominé par de grandes entités. Il faut redonner aux individus et aux petits contributeurs la possibilité de participer activement à Ethereum. Cela passe par la mise en place de nouveaux mécanismes d’incitation, comme des programmes de bounties plus accessibles ou des initiatives de financement pour les développeurs open-source. Il faudrait aussi encourager l’éducation et la formation, notamment dans les régions du monde où Ethereum peut avoir un impact économique et social majeur.
Enfin, il faudrait poser les bases d’une meilleure gouvernance interne. Aujourd’hui, la Fondation fonctionne de manière opaque. On ne sait pas clairement comment sont prises les décisions stratégiques, ni quelles sont les règles qui encadrent les conflits d’intérêts. Il faudrait mettre en place des principes de gouvernance plus clairs, avec des mandats limités dans le temps pour les dirigeants et des mécanismes de consultation plus ouverts. Il ne s’agit pas de transformer la Fondation en une DAO, mais au moins de donner plus de visibilité sur son fonctionnement interne et de garantir une rotation régulière des postes clés.
Ce programme est ambitieux, mais il est réalisable en 100 jours. Le but n’est pas de tout révolutionner du jour au lendemain, mais de poser des bases solides pour que la Fondation fonctionne de manière plus efficace et plus transparente. Ethereum est aujourd’hui le protocole blockchain le plus utilisé et le plus robuste du marché. Mais pour qu’il conserve son leadership, il faut que la Fondation soit à la hauteur de son rôle. Ce que l’écosystème attend, ce n’est pas un changement radical, mais une amélioration progressive et pragmatique de la façon dont Ethereum est géré et représenté.
Pourquoi la réserve de la Fondation n’est-elle pas mise en staking et faudrait-il le faire ?
La principale raison pour laquelle la Fondation Ethereum ne stake pas ses Ethers, c’est une question de neutralité et de gouvernance. Aujourd’hui, Ethereum fonctionne avec un mécanisme de Proof of Stake où les validateurs jouent un rôle crucial dans la sécurité du réseau. Si la Fondation décidait de staker une partie importante de sa réserve, elle deviendrait automatiquement l’un des plus gros validateurs, ce qui poserait un problème en termes de décentralisation et de concentration du pouvoir. L’un des principes fondamentaux d’Ethereum, c’est d’éviter que trop d’influence soit concentrée entre les mains d’une seule entité.
L’autre raison, c’est que si la Fondation se met à staker, elle entre en compétition avec les autres acteurs du réseau. Aujourd’hui, des plateformes comme Lido, Rocket Pool, ou même des services centralisés comme Coinbase et Binance permettent à tout le monde de staker ses Ethers et de toucher des rendements. Si la Fondation se mettait à faire de même, elle donnerait l’impression de privilégier un modèle de staking centralisé sous son contrôle, ce qui pourrait nuire à la crédibilité du système et créer des distorsions dans l’écosystème.
Ensuite, il y a aussi des questions techniques et organisationnelles. Si la Fondation décidait de staker une partie de ses réserves, elle devrait gérer une infrastructure dédiée, avec des équipes responsables de la validation et de la gestion des fonds. Ce n’est pas anodin : en cas de problème technique, de mauvaise configuration ou d’erreurs, des ethers pourraient être pénalisés et “slashés”. Gérer un staking en interne demande une surveillance constante, ce qui pourrait détourner la Fondation de sa mission principale, qui est la recherche et le développement du protocole.
Maintenant, est-ce qu’elle devrait le faire ? Il y a un débat. D’un côté, si elle stake, elle pourrait générer un revenu passif qui financerait ses activités sans avoir à vendre régulièrement des Ethers. Ce serait une manière plus durable de gérer ses ressources. Mais d’un autre côté, cela soulève des problèmes de gouvernance et d’équilibre de l’écosystème. Une alternative pourrait être d’utiliser ses réserves d’ETH pour jouer un rôle de garant de liquidité pour les ETF de staking qui émergent en Europe et très bientôt aux États-Unis. Plutôt que de staker directement, la Fondation pourrait proposer d’être une “réserve d’urgence” pour garantir la liquidité de ces instruments en cas de retraits massifs momentanés, sans intervenir directement dans le réseau.
La politique de la Fondation censée prévenir les conflits d’intérêt est-elle satisfaisante ?
Aujourd’hui, la politique de prévention des conflits d’intérêts de la Fondation Ethereum est encore assez floue et insuffisamment communiquée. Elle a été mise en avant en fin d’année dernière, après plusieurs polémiques impliquant des membres de la Fondation qui occupaient en parallèle des rôles de conseillers dans des projets privés. Ce qui a dérangé, ce n’est pas seulement le fait que des employés de la Fondation aient des intérêts dans certains projets, mais plutôt le manque de transparence autour de ces implications. Dans un écosystème où la neutralité et l’indépendance sont essentielles, cela a soulevé des questions sur d’éventuels favoritismes ou détournements d’influence.
Un autre point qui pose problème, c’est que la Fondation joue un rôle clé dans le financement de la recherche et du développement. Lorsqu’un chercheur ou un développeur est financé par la Fondation et qu’il a en même temps des intérêts dans un projet qui pourrait bénéficier d’une mise à jour du protocole, il y a une zone grise qui peut devenir problématique. Prenons l’exemple d’un employé qui travaille sur des solutions de staking ou de restaking : si ce même employé est rémunéré par un protocole DeFi qui veut influencer la direction technique d’Ethereum, comment être sûr que ses recommandations sont purement objectives et non influencées par ses intérêts financiers ?
Cela dit, certaines mesures ont été prises. Par exemple, après la controverse sur Justin Drake et d’autres chercheurs affiliés à certains projets, des membres de la Fondation ont décidé de renoncer à leurs tokens et à leurs rôles d’advisors pour éviter tout conflit d’intérêt. C’est un bon signal, mais ça ne règle pas complètement la question.
Une politique a été formalisée et adossée en annexe du rapport annuel de la Fondation. C'est un excellent engagement et de nombreux critères sont déjà décrits dans cette première version. Gageons qu'elle fera taire les critiques.