C’est sûrement la question qu’on entend le plus au sujet du Web3 : “Ok, mais ça sert à quoi ?” Et c’est une très bonne question, parce qu’à force de ne parler que du bitcoin et du prix de telle ou telle cryptomonnaie, on en oublie presque que le Web3, qui représente cette nouvelle couche d’Internet basée sur la blockchain, ne se résume pas qu’à de la “spéculation”.
Voici donc cinq usages potentiels du Web3 - identifiés par le cabinet Fabernovel - pour tenter de briller à la machine à café ou à un dîner.
📊 Contrôle des donnéesAujourd’hui Internet est en grande partie dominé par quelques acteurs de la Tech. Vous les connaissez tous : Google, Amazon, Meta (ex-Facebook) et les autres. Ces géants incarnent un Internet dans lequel toutes les données, les vôtres et celles des entreprises, sont centralisées. Les Big Tech se servent de ces données pour vendre de la publicité et pousser leurs propres produits et services. Pas très satisfaisant, n’est-ce pas ?
Si la blockchain et les technologies liées au Web3 ne sont pas la solution miracle face à cette centralisation, elles offrent néanmoins un cas d’usage intéressant : reprendre le contrôle de nos données personnelles (identités, données bancaires, abonnements, etc.) qui sont inscrites dans une blockchain et que nous serions les seuls à pouvoir consulter (notamment via nos portefeuilles numériques).
💰 Valorisation des données Le deuxième cas d’usage potentiel est directement lié au premier. Car si les utilisateurs reprennent le contrôle de leurs données, ils peuvent décider de leur usage. Vous pouvez, par exemple, décider d’en céder l’exploitation (contre rémunération) à une entreprise qui voudrait s’en servir pour faire de la publicité ou autre chose.
Pour un créateur, comme un chanteur, le Web3 permet aussi potentiellement de se réapproprier une partie de la valeur de ses chansons en les distribuant directement, sans intermédiaire, via des NFT (on vous explique comment ça marche ici) . En 2021, l’industrie musicale américaine a généré 43 milliards de dollars de revenus. Or seulement 12% de ces revenus sont allés aux artistes. Le reste ? Il a été capté par quelques grandes majors et plateformes…
🔎 Traçabilité Une blockchain est une sorte de grand livre de compte consultable par tous. L’avantage de ce système est qu’il permet de TOUT retracer de manière infalsifiable et sans intermédiaire.
Vous avez envoyé 100 euros à un ami ? Pas besoin de consulter la banque pour être sûr que le virement a été effectué. Il n’y a qu’à consulter la blockchain avec les “clés publiques” (sorte d’identifiant) de l’expéditeur et du destinataire.
L’avantage de ce système est qu’il permet de réintroduire de la confiance à l’ère numérique. La blockchain permet de garantir l’origine d’une somme d’argent, d’un produit (où a-t-il été fabriqué, dans quelles conditions ?). Elle permet aussi de garantir l’identité d’une personne.
🌍 Nouvelles “entreprises” Les technologies liées au Web3 (crypto, NFT et blockchain) n’ont pas seulement un impact sur le plan “monétaire”. Elles permettent aussi d’envisager une nouvelle forme d’organisation des entreprises, ce qu’on appelle les “decentralised autonomous organisation” (DAO) pour “organisation autonome décentralisée”.
Derrière ce vocabulaire un brin compliqué se cache en réalité quelque chose de très simple : une DAO est une organisation humaine basée sur le code. Ses statuts et sa gouvernance sont inscrits dans la blockchain - la plus utilisée pour les DAO est Ethereum (on vous en parle ici dans l’édition Premium) - ce qui a plusieurs avantages :
Personne ne peut prendre de décision sans l’accord de la majorité Toutes les décisions sont transparentes car consultables sur la blockchain Une DAO n’a pas de limites géographiques. Actuellement il existe un peu plus de 4500 DAO sur la planète.
🤝 D’autres liens sociaux Avez-vous vu les premières images du métavers de Meta ? Sans vous gâcher la surprise, l’univers virtuel imaginé par Zuckerberg est très loin de faire rêver. Outre la “mauvaise” qualité de l’image, c’est surtout l’expérience qui est décevante. Il n’y a tout simplement rien d'immersif.
Mais faut-il pour autant enterrer le métavers et ses belles promesses ? Pas forcément, comme le souligne Fabernovel. Car le secteur n’en est qu’à ses balbutiements, et il pourrait potentiellement apporter beaucoup de choses dans des domaines comme l’éducation (cours à distance immersif), la recherche (tests grandeur nature dans le métavers), la communication (nouveaux outils à distance).
À suivre !