👉 Jeremy Allaire (Circle)
Drôle d’année pour Jeremy Allaire. Alors que le crash retentissant de l’UST au printemps a semé le doute sur les stablecoins , sa société Circle, qui émet le stablecoin USDC (indexé sur le dollar), ne s’est jamais aussi bien portée. L’approche de l’Américain, partisan de la régulation, y est pour beaucoup (lire son interview) .
L’USDC est enregistré aux États-Unis et ses réserves, basées sur le dollar (il y a également un modèle euro), sont transparentes, ce qui a beaucoup rassuré les régulateurs et les… utilisateurs. L’USDC est actuellement le deuxième plus gros stablecoin de la planète (44 milliards de dollars) derrière l’USDT (66 milliards de dollars). En 2023, Jeremy Allaire espère bien se hisser sur la première place du podium 🏆
👉 Mykhailo Fedorov (ministre du Numérique ukrainien)
Rien ne prédisposait Mykhailo Fedorov à s’engager autant dans la crypto. Le jeune ministre du Numérique ukrainien (31 ans) était certes très porté sur la tech, mais c’est l’invasion russe au printemps qui l’a poussé à lancer une vaste campagne de levée de fonds en… cryptos.
En quelques semaines, le responsable politique a réussi à récolter pas moins de 180 millions de dollars 💰 sur des portefeuilles numériques contrôlés par l’Etat. Un succès qui a fait le tour de la planète et qui devrait lui donner pas mal d’idées pour la reconstruction et le développement futur, notamment financier, de son pays.
👉 Pascal Gauthier (Ledger)
Rares sont ceux à qui les événements ont autant donné raison cette année. Avec les faillites en cascade et le scandale FTX , le patron de Ledger, Pascal Gauthier , a vu les ventes du leader mondial de la conservation d’actifs numériques s’envoler à un niveau record.
En novembre, la société valorisée plus d’un milliard de dollars a dépassé les 6 millions de produits vendus depuis sa création en 2014. Surtout, la société qui dispose d'une méga-usine d'assemblage à Vierzon (Cher) vient de lancer son nouveau portefeuille numérique : Stax. Avec cet héritier du Nano, doté d’un écran , Ledger veut franchir un nouveau cap et mettre un wallet dans la main de dizaines de millions de personnes.
👉 Mairead McGuinness (Commission européenne)
Légiférer sur les sujets cryptos est loin d’être simple, et les débats autour de la régulation européenne MiCA l’ont parfaitement montré. Mais le texte final, en grande partie porté par la commissaire européenne en charge des Services financiers, Mairead McGuinness, est un assez bon équilibre.
Surtout, il permet à l’Europe d’être la première grande zone géographique de la planète où les cryptos ont un cadre, évidemment encore imparfait, mais légal. MiCA, qui doit entrer en vigueur en 2024, pourrait permettre d’attirer de nombreux projets en Europe, au moment où les États-Unis semble plus que jamais tergiverser.
👉 Nicolas Julia (Sorare)
Nicolas Julia n’est pas du genre à se vanter. Mais alors que les marchés cryptos ont fortement chuté, sa société, Sorare, résiste plutôt bien. Même très bien. Pourquoi ? Sans doute parce que le jeu de NFTs, qui s’est d’abord lancé dans le football avant de s’ouvrir au baseball et au basketball américains (retrouvez l’interview de Nicolas Julia) , n’a pas qu’une dimension financière - contrairement à beaucoup d’autres projets. Si certains achètent les cartes en espérant les revendre plus chères, beaucoup de joueurs les utilisent pour affronter les autres et gagner des prix (nouvelles cartes notamment).
👉 Stani Kulechov (Aave)
Qui aurait pu imaginer que la finance décentralisée aurait autant de visibilité fin 2022 ? Peut-être Stani Kulechov, que nous avons eu en interview il y a quelques mois . Depuis la création du protocole Aave, le Finlandais explique que la DeFi a l’avantage d’être totalement transparente et auditable, deux vertus dont on ne cesse de parler depuis les scandales en cascade dans le secteur (Celsius, FTX, etc.).
La DeFi n’est pas pour autant devenue mainstream. Son utilisation est encore très compliquée et réservée aux connaisseurs, mais un nombre croissant d’acteurs, notamment les banques, s’y intéressent (JP Morgan travaille d’ailleurs sur Aave). 2023, l’année de l’adoption ? On en parle très bientôt dans l’édition Premium
👉 Jack Mallers (Strike)
Pour ceux qui se demandent encore à quoi sert Bitcoin, il faut (absolument) suivre Jack Mallers. L’Américain est le fondateur de Strike, une start-up qui utilise le réseau Bitcoin et sa surcouche Lightning Network pour effectuer des transactions internationales. Après avoir un temps travaillé avec le Salvador (où le bitcoin est devenu un monnaie légale en 2021), il a lancé ses services dans trois pays d’Afrique (Ghana, Kenya et Nigeria) pour contourner les acteurs comme Western Union 😏
Strike permet d’envoyer à très peu de frais des dollars américains, via une conversion en bitcoins, puis de les changer en monnaie locale. En 2023, Jack Mallers espère que les services de Strike seront disponibles dans de nombreux autres pays. Signe de la tendance, il n’est pas le seul à parier sur Bitcoin comme système de paiement. Le fondateur de Twitter, Jack Dorsey, est lui aussi très impliqué sur le sujet avec sa société Block et son appli de paiement CashApp.
👉 Ambre Soubiran (Kaiko)
C’est un peu la reine des datas cryptos. En quelques années, la patronne de Kaiko a fait de la start-up fondée en 2014 le leader mondial dans l’analyse de données sur la blockchain 👩🏽💻
Kaiko est devenue incontournable pour des centaines d’institutions financières comme les banques, les fonds et même les universités (Harvard est cliente). En 2022, et en plein “bear market”, la société que certains considèrent déjà comme le “Bloomberg de la crypto” a levé 53 millions de dollars pour continuer à embaucher et à se développer en 2023.
👉 Marguerite de Tavernost (Cathay Ledger)
Peu de gens connaissent Marguerite de Tavernost, mais elle dirige le fonds Cathay Ledger, qui n’est autre que l’un des plus gros fonds Web3 en Europe ⚡️
La Française en a pris la tête au printemps avec la mission d'investir dans des start-up un peu partout sur la planète. Le fonds dispose d’un matelas confortable de 100 millions d’euros dont une partie a déjà été déployée. La récente chute des marchés, qui a fait baisser pas mal les valorisations , devrait lui offrir, entre deux voyages, pas mal d’opportunités en 2023.
👉 ZachXBT
C’est un peu la terreur des escrocs de la crypto. Cet utilisateur de Twitter, dont on ignore la véritable identité , scrute les moindres activités illégales sur la blockchain en suivant les portefeuilles et les transactions 🔎
ZachXBT (340.000 followers) partage ses analyses sur le réseau social en pointant les mauvais acteurs et participe même à la résolution d’enquêtes de police. Les enquêteurs français l’avaient d’ailleurs remercié pour son travail minutieux après l’arrestation il y a quelques semaines de cinq personnes ayant dérobé pour 2,5 millions de dollars en NFT.