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Cosmos (ATOM) : Superbe opportunité ou descente aux enfers ?

Cosmos (ATOM) : Superbe opportunité ou descente aux enfers ?

Cosmos (ATOM) : Superbe opportunité ou descente aux enfers ?Cosmos (ATOM) : Superbe opportunité ou descente aux enfers ?

Fonctionnement, limites, opportunités, etc. L'étude indépendante du projet Cosmos et son token ATOM par notre équipe d'analystes.

Ce qu'il faut savoir 🐳

Cosmos possède un vaste écosystème de blockchains interconnectées, spécialisées pour des applications spécifiques, d’où le nom d’appchain.

ATOM est le token natif du Cosmos Hub, la blockchain au cœur de cet écosystème.

Jusqu’à présent, le token ATOM ne parvenait pas à capter la valeur créée au sein de son écosystème, mais cela pourrait changer.

Présentation générale 🧬

Cosmos, souvent désigné comme “l’internet des blockchains”, est un ensemble de blockchains connectées entre elles à travers le Cosmos Hub où le token ATOM joue un rôle central. Le white paper de Cosmos fut publié en 2016, mais l’idée était déjà présente dans la tête de son fondateur Jae Kwon dès 2014.

Le Cosmos Hub est une blockchain en Proof of Stake (PoS) sécurisée par le staking d’ATOM.

L’outil clé de l’écosystème est le Cosmos SDK qui facilite le déploiement de blockchains tout en étant extrêmement flexible en termes de personnalisation. Par exemple, il supporte tout type de langage de programmation.

Chaque blockchain créée avec le Cosmos SDK intègre nativement l’Inter-Blockchain Communication (IBC), un protocole permettant aux blockchains de communiquer entre elles de façon sécurisée. À noter que l’IBC ne se limite pas aux blockchains créées à partir du Cosmos SDK et peut potentiellement s’étendre à des chaînes telles qu’Ethereum (le projet Polymer travaille dessus).

L’idée de Cosmos est de permettre aux développeurs de choisir les meilleurs paramètres pour créer une blockchain adaptée aux besoins de leur application. De plus, chaque blockchain est indépendante et n’est pas affectée par la congestion des transactions d’une autre blockchain du réseau Cosmos. La souveraineté est donc un point important de cet écosystème.

Financement 💰

Cosmos a levé un total de 26,6 millions de dollars.

1,6 million a été levé au début du projet (date non communiquée).

En avril 2017, le projet a levé 16 millions de dollars via une ICO.

En mars 2019, une série A de 9 millions de dollars a été réalisée auprès des fonds de capital-risque Paradigm, Bain Capital et 1confirmation.

Équipe et communauté 👾

L’Interchain Fondation, qui supporte l’écosystème Cosmos, est basée à Zug, en Suisse.

Josh Cincinnati a récemment été nommé président de l’Interchain Fondation. Il a notamment occupé le poste de directeur exécutif de la fondation Zcash. Il est un fervent défenseur de la vie privée et soutient des projets tels que...

Jae Kwon est à l’origine de Cosmos. Il a toutefois pris du recul par rapport au développement de Cosmos en raison de mésententes internes.

Ethan Buchman est le vice-président de l’Interchain Fondation. Il est le PDG d’Informal Systems, l’un des principaux développeurs de l’écosystème Cosmos.

Sunny Aggarwal est le CEO d’Osmosis, l’échange décentralisé au sein de l’écosystème Cosmos. Sans travailler directement pour l’Interchain Fondation, il joue un rôle clé dans le développement de Cosmos.

Cosmos possède 558 000 followers sur X et 33 000 membres sur Discord.

Fonctionnement ⛓️

Contrairement à de nombreuses solutions d’interopérabilité, l’IBC permet à deux blockchains de communiquer entre elles sans avoir à s’appuyer sur des tiers. Cela renforce donc sa sécurité et réduit ses coûts d’utilisation.

L’IBC s’appuie sur un ensemble de “light clients” (des nœuds vérifiant l’état d’une blockchain sans la télécharger intégralement) qui assurent que les messages transportés par des “relayers” (des entités off-chain) soient corrects.

Si les relayers tentent de transmettre des messages erronés, ces derniers seront refusés par les light clients. Ce choix de conception souligne le compromis de l'IBC, qui priorise la sécurité sur le maintien de l’activité.

Les limites de l’IBC incluent le nombre de light clients qu’une blockchain doit intégrer pour communiquer avec les autres blockchains connectées, ainsi que le coût de vérification des messages échangés, qui peut être très élevé, notamment sur Ethereum. Les projets Union et Polymer visent à résoudre ces problématiques.

Risques 🥵

L’IBC, bien que très robuste, n’est pas non plus dépourvu de failles. Récemment, une vulnérabilité majeure a été corrigée avant qu’elle ne soit exploitée.

Écosystème 🤝

L’écosystème Cosmos est très vaste et rempli de nombreux cas d’usage.

Osmosis est l’échange centralisé de référence au sein de l’écosystème Cosmos et en quelque sorte son hub de liquidité.

dYdX, anciennement sur un layer 2 d’Ethereum (Starkware), a choisi de créer son propre layer 1. Il s’agit d’une plateforme de trading décentralisée de produits dérivés, se positionnant dans le top 3 en termes de volume de produits dérivés dans tout l’écosystème crypto.

Stargaze est la place d’échange de NFT au cœur de l’écosystème et héberge notamment les collections majeures des Bad Kids et Celestine Sloth Society.

Celestia (lire notre analyse) est une blockchain spécialisée dans la disponibilité des données, sur laquelle d’autres blockchains peuvent s’appuyer pour augmenter leur débit et réduire leurs coûts de transaction.

Stride offre des solutions de staking liquide pour la plupart des tokens de l’écosystème Cosmos.

Neutron rend possible la création d’applications de façon très simple tout en gardant la flexibilité offerte par une appchain.

Noble permet le transfert natif cross-chain de stablecoins et autres actifs dérivés de la finance traditionnelle grâce à l’IBC. Pour l’instant, Noble permet de transférer notamment l’USDC de Circle, l’USDY d’Ondo et le FRAX de Frax.

Plusieurs autres projets prometteurs sont en cours de développement.

Penumbra est une blockchain construite autour de la protection de la vie privée en permettant l’anonymisation des transactions.

Babylon est une plateforme de restaking de bitcoins.

Union est une infrastructure de transmission générale de messages qui associe l’IBC aux zero-knowledge proofs afin de connecter l’ensemble de l’écosystème Cosmos aux autres écosystèmes.

Berachain est une blockchain basée sur la Proof of Liquidity (PoL). Cependant, bien que Berachain utilise le Cosmos SDK, elle ne se revendique pas comme une chaîne de l’écosystème Cosmos.

Le token ATOM et ses défis 🌕

Il existe actuellement un total de 390,9 millions d’ATOM en circulation.

Il est possible de staker du ATOM pour obtenir un rendement annuel d’environ 14 % actuellement. Le token possède une forte inflation, ce qui lui est souvent reproché. Près de 63 % des ATOM sont stakés.

Le token ATOM ne bénéficie pas vraiment de l’activité au sein de son écosystème, car le Cosmos Hub ne souhaite pas entrer dans une logique d’extraction de la valeur des transferts cross-chain. Ce choix rend l’IBC d’autant plus intéressant à utiliser, mais crée un problème pour le positionnement du Cosmos Hub.

Consciente de ce problème, la communauté de Cosmos explore comment apporter de la valeur à son écosystème via le token ATOM.

L’Interchain Security (ICS) est une des réponses à ce problème. Elle permet à des “consumer chain” d’emprunter la sécurité du Cosmos Hub pour renforcer leur sécurité tout en réduisant les dépenses associées.

L’ICS était assez contraignante à ses débuts, mais elle évolue pour devenir de plus en plus flexible, en permettant par exemple de n’emprunter qu’une partie de la sécurité du Cosmos Hub.

Neutron et Stride sont les deux blockchains principales ayant adopté l’ICS.

En attendant, les stakers d’ATOM bénéficient d’airdrops émis par les projets qui se lancent au sein de l’écosystème. Ce système de rémunération n’est pas vraiment pérenne à long terme, mais il a permis de rendre le staking d’ATOM largement rentable ces dernières années malgré la chute de son prix.

Réglementation ⚖️

Le token ATOM pourrait être considéré aux États-Unis comme un titre financier, comme la SEC l’a mentionné dans le cadre de ses poursuites contre Binance en 2023. En Europe, il est considéré comme un actif numérique.

Roadmap 🗺️

Plusieurs pistes d’évolution sont envisagées pour le futur du Cosmos Hub.

La possibilité de créer des layers 2 sur le Cosmos Hub permettrait de mieux capter la valeur créée autour du Cosmos Hub.

Le développement de l’Atomic IBC vise à améliorer l’interopérabilité offerte par l’IBC, en permettant des transactions cross-chain plus complexes et plus fluides.

De manière générale, le Cosmos Hub souhaite simplifier au maximum le déploiement de nouvelles chaînes au sein de son écosystème, en s’appuyant sur les synergies des applications déjà existantes.

L'analyse marché de Chadi El Adnani, Head of Content & Research de SUN ZU Lab 📈

ATOM a baissé d’environ 40% depuis le début de 2024, contre une baisse de 23% pour DOT, le jeton natif de Polkadot, l'autre blockchain phare de l'interopérabilité. Dans le même temps, BTC et ETH ont progressé d’environ 50%.

Avec une capitalisation boursière de 2,5 milliards de dollars, ATOM se situe au 39ème rang des cryptomonnaies les plus capitalisées (14 milliards pour DOT).

Les volumes quotidiens ont significativement diminué par rapport au début de l'année, plus spécifiquement depuis début mars. Ils se situent autour de 15 millions de dollars en moyenne, alors qu'ils dépassaient largement la barre des 100 millions de dollars en mars. Cette tendance n'est pas spécifique à ATOM; elle concerne beaucoup d'autres cryptomonnaies, comme nous l'avons vu dans les analyses précédentes.

ANALYSE

Où peut-on acheter le token ATOM ? 🛒

ATOM est disponible sur Binance et Coinbase ainsi que sur l’échange décentralisé Osmosis accessible avec les wallets Keplr ou Leap.

L'avis de The Big Whale 🐳

L’écosystème Cosmos bénéficie de wallets offrant une bonne expérience utilisateur et parvenant relativement bien à abstraire le monde multichain avec lequel interagissent les utilisateurs.

Le Cosmos SDK est un bien public permettant de déployer des blockchains flexibles et très performantes, adopté par de plus en plus de projets. Cependant, ces projets ne se désignent pas nécessairement comme appartenant à l’écosystème Cosmos.

Le token ATOM souffre d’une mauvaise image à cause de l’évolution de son prix et doit réussir à inverser cette tendance en captant la valeur créée au sein de son écosystème.

Les stakers d’ATOM continuent à recevoir des airdrops intéressants de la part des nouveaux projets de l’écosystème, mais ce système n’est pas vraiment soutenable.

Le Cosmos Hub cherche maintenant des moyens d’apporter de la valeur à son écosystème à travers le token ATOM, qui pourrait capter une partie de cette valeur. Le développement de l’ICS est une réponse à ce problème.

Cependant, l’ICS n’est pas le seul à proposer des services de sécurité partagée, ce qui place le Cosmos Hub en concurrence avec les plateformes de restaking EigenLayer (notamment avec les services proposés par l’AVS Ethos) et Babylon. Il faudra donc apporter des services supplémentaires pour se démarquer, comme une meilleure interopérabilité avec l’Atomic IBC.

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