Ils débarquent en force. Coinbase et Circle viennent d'obtenir leur enregistrement comme prestataires de services sur actifs numériques (PSAN) auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF), marquant ainsi leur arrivée officielle en France.
Voici pourquoi voir débarquer ces deux géants de la crypto est important.
👉 Les déboires de Binance pourraient profiter à Coinbase
Coinbase et Circle sont historiquement liés. La deuxième plus grande plateforme d'échange du marché a contribué à la naissance du deuxième plus grand émetteur de stablecoin.
Les deux entreprises ont toujours placé la réglementation au cœur de leur stratégie d'expansion et, avec l'institutionnalisation du secteur, cette stratégie est en train de payer, 10 ans après s'être lancées !
Pour Coinbase, déjà enregistré en Allemagne et en Irlande, cette arrivée en France coïncide avec les incertitudes qui pèsent autour de l'avenir de son principal concurrent Binance après la reconnaissance de culpabilité de son PDG historique Changpeng Zhao en novembre et l'amende américaine de plus de 4 milliards de dollars. Sans même parler des problèmes d'honorabilité du dirigeant que cela pose.
L'obtention de l'agrément PSAN par Binance, obligatoire pour opérer en Europe sous MiCA à partir du 1er juillet 2026, paraît plus que jamais hypothétique, alors que la voie semble toute tracée pour Coinbase qui accélère son calendrier européen depuis plusieurs mois. (lire notre interview sur le sujet).
👉 Circle et ses ambitions de géant du paiement
Coinbase ambitionne clairement de faire de Circle son bras armé pour le paiement. Après l’arrêt forcé du BUSD, le stablecoin de Binance, et le delisting de l’USDT, le stablecoin de Tether de sa plateforme, Coinbase a laissé le champ libre à l’USDC.
D'autant plus que l’entreprise dirigée par Brian Armstrong a récemment intégré nativement l’USDC à Base, son layer 2 (lire notre analyse ). En clair, Coinbase ambitionne clairement de faire de Circle son bras armé pour les paiements. Aujourd'hui, l'offre en circulation de l'USDC, le stablecoin dollar de Circle, atteint les 24 milliards de dollars et a récemment lancé son stablecoin euro, l’EUROC, de manière à pouvoir s'étendre en Europe.
Mais pour parfaire ses ambitions, le PSAN est plutôt une affaire de marketing pour Circle qui n'en a pas vraiment besoin pour ses ambitions en Europe. L'émetteur du stablecoin USDC a en réalité davantage besoin de l'agrément d'établissement de monnaie électronique (EME) qui sera nécessaire pour distribuer son stablecoin Euro, l'EURC, selon les conditions fixées par MiCA.
En effet, à partir du 30 juin 2024, les stablecoins seront réglementés comme des e-money tokens (EMT), c'est-à-dire assimilables à de la monnaie électronique. La législation prévoit donc une exemption pour les EME qui n'ont pas besoin du PSAN pour opérer.
D'autant plus qu'avoir le tampon EME de l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) est un gage de sérieux, le superviseur étant réputé pour sa sévérité en Europe.
Ainsi, la France voit débarquer la plateforme la plus réglementée au niveau mondial dont le stablecoin principal commence à être réglementé un peu partout dans le monde pour être utilisé comme moyen de paiement via blockchain... système qui promet des performances bien supérieures au système traditionnel en termes de vitesse et d'interopérabilité 👀.